LVMH et Hermès élèvent des crocodiles
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Le prix du coton, qui a flambé ces dernières années n’est pas le seul motif d’inquiétude de l’industrie du textile. Dans le luxe, le cuir, et à fortiori les peaux rares, sont une obsession. Il n’est pas rare qu’on investisse dans les tanneries. Désormais, pour sécuriser au maximum les approvisionnements, LVMH n’hésite pas à acheter non pas les produits des éleveurs mais l’élevage lui-même. Le leader mondial du luxe vient ainsi d’acheter la ferme aux crocodiles de Johnstone River en Australie, par l'intermédiaire de la société singapourienne Heng Long, un important fournisseur en cuir de crocodiles dont LVMH a pris le contrôle en 2011.
Hermès
Denis Cosnard, journaliste au monde, s’interroge sur ces projets d’un genre nouveau qui amène les groupes industriels à se risquer dans des métiers inédits. LVMH et Hermès, éleveurs de crocodile, ça a du sens ? Pour Xavier Fontanet, professeur de stratégie à HEC, et ancien patron, la réponse est affirmative : "Les mouvements qui paraissent les plus fous peuvent en réalité être très intelligents et logiques. Relisez Joseph Schumpeter ! L'économie change à toute allure, et oblige les entreprises à se repenser sans cesse. Ceux qui ont compris avant les autres les transformations du monde montrent la voie."
Si les diversifications et les disparités volontaires d’actifs ne sont plus vraiment en odeur de sainteté en cette période de recentrage, les poids lourds de l’industrie n’hésitent pas cependant à développer des activités apparemment originales mais au final cohérentes avec leur cœur de métier.